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Le soldat aviateur

R.Rimbault/H.Christiné

1933

Interprètes: Ouvrard,



Ouvrard


Au Bourget y'a mon capitaine 
Qui m'dit :  J'va t'faire un grand honneur
Dans mon nouveau biplan j't'emmène
Pour battre le r'cord de la hauteur

Allons viens ! Y faut qu'on s'distingue
Et sans m'donner l'temps discuter
Y'm'dit d'monter dans sa carlingue
Une affaire que...'sais pas c'que c'est !

On me colle une paire de lunettes
Pour mieux voir ce qui s'passe là-haut
Et on m'enveloppe dans un' peau d'bête
Pour que j'm'enrhume pas du cerveau

On fait tourner l'hélice en douce
Sur trois roues, ça s'met à rouler
Et l'oiseau sans qu'personne le pousse
Flanque un coup d'queue et s'tire des pieds

Le fourbi part, monte dans l'espace
Au bout d'un quart d'heure tout ému
Je r'gard' en bas pour voir c'qui s'passe
L'plancher des vaches paraissait plus !

J'pensais : le sale zozio, c'qu'y file !
Cré bon sang, quand l'arrêtera t-on ?
Dire qu'y'a pas un sergent d'ville
Par ici qui lève son bâton

Ça va pas mal dit l'captitaine
Mais y faut gagner d'la hauteur
Allons, Tifart, on est en veine
Aide moi un peu, maintiens l'tendeur

Tu le vois ? je pousse à l'essence
Ah : que j'lui fais, poussez donc rien
Poussez seulement la complaisance
Jusqu'à m' ramener d'où ce que je viens

Effrayé, j'avais la tremblotte
En pensant : C'est mon dernier jour
Mon sang s'figeait dans ma culotte
Et l'on montait, montait toujours

Le vent soufflait dans les ailes en toile
Je m'dit : y'a pas, nous sommes foutus
Si nous rencontrons une étoile
On va s'casser la gueule dessus

Tout à coup v'là qu'qu'chos' qui pète
L'capisson fait des yeux hagards
Mois j'faisait une drôle de trompette
J'pensais : Ça va mals dans l'bazar

L'chef s'écrie : ça vient du fuselage
On descend ! J'dis, c'est pas trop tôt !
Il ajoute: coupe vite l'allumage !
J'peux pas, j'ai pas d'couteau !

Soudain, on arrive sur un nuage
L'éviter, y'avait plus moyen
Puis je sens comme un accrochage
Je m'dis bon ! c'est l'nuage qui nous r'tient

Mais non, on était sur un chêne 
Dans un bois. J'crie : Y'a plus d'danger !
Car notr' zozio, mon capitaine
Il a trouvé de quoi s'percher

Bref, le soir de cette infortune
J'vais chez Rose dont j'suis l'amoureux
- Y faut qu'on s'embrasse, dit ma brune
Vient qu'on monte au ciel tous les deux !

- Ah non ! Que j'lui réponds, ma chère
Monter au ciel, j'en suis r'venu
J'ai pas envie d'me r'foutr' par terre
Vas-y toute seule, moi j'marche plus !

Oh sans blague ,
Maintenant que j'connais l'fourbi, 
Y'a rien à faire !
































Cette chanson existe sur les CD suivants :

Chansons de conscrits.
Par Ouvrard

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